SYNERGIES PortraitsLa directrice générale du Cégep du Vieux Montréal Mylène Boisclair mise sur l'écoute
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La directrice générale du Cégep du Vieux Montréal Mylène Boisclair mise sur l'écoute

Formation

Par Frédéric Bouchard.

18 mars 2022

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Faisant partie du comité de gouvernance de SYNTHÈSE – Pôle Image Québec, Mylène Boisclair a pris part aux discussions qui ont mené au lancement de l’enquête « Évolution des métiers graphiques 2D-3D et enjeux de formation », dont les résultats ont été livrés en décembre 2021. La directrice générale du Cégep du Vieux Montréal constate d’abord, de manière sommaire, que le rapport comprend peu de surprises.

La directrice générale du Cégep du Vieux Montréal Mylène Boisclair mise sur l'écouteMylène Boisclair Photo: Courtoisie « Les entreprises recherchent des jeunes diplômés avec cinq ans d’expérience sur le marché du travail », résume-t-elle, consciente que cette exigence est loin d’être exclusive au domaine technologique, des jeux vidéos, de l’animation et de la création numérique. Le milieu collégial possède sa vision, l’industrie a la sienne. Le rapport représentait l’occasion d’écouter et de mettre en relation les différentes observations partagées par les intervenants sollicités dans l’étude, dont plusieurs étaient issus du Cégep du Vieux Montréal, et celles des employeurs pour convenir de certaines pistes.

« Je vois beaucoup d’intérêt dans l’idée de se rapprocher pour travailler ensemble et faire évoluer nos programmes. C’est aussi important, le fait de revenir sur la nécessité de se créer un lieu commun où nous pouvons nous donner accès des technologies et des infrastructures avec lesquelles il est difficile de se maintenir à jour dans nos établissements », souligne la directrice générale.

Parmi les constats de l’étude de SYNTHÈSE, elle repère la nécessité à la fois d’une plus grande spécialisation, mais aussi de connaissances et de compétences transversales. Toutefois, rappelle Mylène Boisclair, un diplôme d’études collégial a une durée et tous ces cours doivent être aménagés dans une grille qui s’échelonne sur 3 ans. Cela est sans compter sur le fait que les étudiants en animation 2D-3D font déjà partie de ceux qui ont la plus grande charge de travail. Lorsqu’il est proposé d’en rajouter, des questions devront se poser sur les possibilités de pallier cette demande. Le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC) prévoit l’option de réfléchir à un DEC offert sur 4 ans.

« Je comprends les attentes du milieu de l’emploi de vouloir que nos étudiants soient compétents et profitent de toutes sortes de spécialisations supplémentaires, mais cela doit entrer dans un DEC. La nature d’un DEC c’est aussi de former des jeunes qui, oui, connaissent les technologies les plus à jour possible, mais sont aussi des gens qui peuvent, dans le cadre de leur travail, avoir des assises assez solides pour continuer d’apprendre », affirme la directrice générale du Cégep du Vieux Montréal. Une piste intéressante en formation continue pourrait se trouver dans l’identification d’attestations d’études collégiales (AEC) qui se développeraient dans différents domaines. L’objectif n’est pas de former un jeune pour une tâche spécifique puisque celle-ci peut disparaître avec l’évolution technologique, et le diplômé se retrouve démuni de compétences pour continuer son parcours professionnel.

Mylène Boisclair note cette situation auprès de plusieurs programmes, mais ce fait est plus marqué dans les domaines technologiques, qui évoluent rapidement, d’où l’intérêt de se rapprocher du marché du travail et des employeurs puis de faire connaître ces réalités. Ce lien, précise-t-elle, n’est pas nécessairement fragile, mais n’a historiquement pas toujours été structuré. « Il s’est souvent fait par le travail informel des enseignants qui ont toujours été en lien avec l’industrie. Je pense que SYNTHÈSE peut servir à structurer, à rassembler l’information et à assurer l’accès de façon équitable pour que la circulation de l’information se fasse davantage en temps réel et de façon plus partagée », exprime la directrice générale.

Une certaine lourdeur des programmes est d’ailleurs mentionnée dans le rapport, reconnaît la directrice générale. « Cela dit, les enseignants font évoluer la formation. Ce n’est pas que le devis ministériel qui est fixé, puis plus rien de bouge. Dans le concret, les professeurs font évoluer les formations et lorsque les diplômés arrivent sur le marché du travail, leurs compétences sont reconnues. Cela fait partie de la tâche de l’enseignant de se maintenir à jour. Mais est-ce qu’ils ont toujours tout le temps nécessaire pour entretenir leur développement professionnel ? Il y a des réflexions et possiblement des partenariats à faire avec les entreprises », reconnaît la directrice générale du Cégep du Vieux Montréal.

Est aussi nommée dans l’étude de SYNTHÈSE la difficulté à recruter des enseignants venant de domaines liés aux nouvelles technologies et soumis à des conditions de travail rarement comparables à celles de leur métier. « Il ne faut pas que le rapport soit une fin, mais plutôt le début de travaux que nous allons pouvoir mener tous ensemble », espère Mylène Boisclair.

Article publié en partenariat avec le Qui fait Quoi.

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